Les Artistes Pendant la Guerre
(et les Juifs comme “note en bas de page de l’histoire” comme le dit LePen)
Un film beaucoup trop léger et facile qui “résiste” à ce que représente le désastre de la collaboration de la police Française responsable avec les concierges Français pour le meurtre de la population Juive. Style “Entertainment Weekly”
– LA FRANCE NE FAIT TOUJOURS PAS SON MÉNAGE!
On continue à vouloir amuser son public:
que le spectacle continue, alors et aujourd’hui –
HERE IS THE LINK TO THE VIDEO
A precision from a French friend (to summarize: a disturbing emphasis on the injustice of denouncing of “normal French people).
L’accent est mis sur les non juifs dénoncés “pour juifs” par jalousie, intrigue et règlement de compte et rien pour souligner dans la foulée que d’être arrêté et déporté “pour juif” soit un problème…
In the film Mr. Klein, at least the calumny was an issue.
(voir ci-dessous pouquoi Michel Simon est un héros de cette époque)
Vient de passer à la télé…
Autre description.
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Critique (bidon à mon goût) de TéléObs
A ne manquer sous aucun prétexte. A l’aide d’archives inédites et de témoignages de grande qualité, Yves Riou et Philippe Pouchain nous invitent à une plongée captivante au coeur de l’Occupation, mais cette fois du côté des artistes, et apportent sur cette période sombre de l’histoire un nouvel éclairage, qui nous pousse à nous poser une nouvelle fois la question récurrente : et nous, comment nous serions-nous comportés ?
1940-1944 : les années noires sont, notamment à Paris, un moment d’une incroyable frénésie culturelle. Au milieu du chaos et des restrictions, les Français manifestent un grand besoin de s’évader. Les salles de cinéma sont pleines. Les librairies sont dévalisées. Les bibliothèques ne désemplissent pas. « Les Allemands, dit l’historien Patrick Ory, vont très vite autoriser les cabarets et les théâtres à reprendre leurs activités. » Sacha Guitry est le premier à rouvrir les portes de son théâtre parisien : « C’était son bastion, dit l’auteur Pierre Barillet. Il y défendait l’esprit français. » Ce qui ne l’empêche pas d’accepter une invitation de Goering, ni d’aller chaque soir chez Maxim’s sabler le champagne avec des officiers allemands.
Avec la création de la Continental-Films par Goebbels, dirigée par Alfred Greven, le septième art ne s’est jamais aussi bien porté. On tourne, certes, mais à quel prix ? La vigilance des Allemands étant implacable, la moitié des films français sont retirés du circuit. Les films anglo-saxons ne sont pas autorisés. Quant aux juifs, il leur est interdit d’exercer un métier dans le cinéma. Les uns se soumettent à ces « nouvelles conditions de travail ». D’autres, beaucoup moins nombreux, refusent. Jean Renoir, Jean-Pierre Aumont, Jean Gabin partent tenter leur chance aux Etats-Unis. Louis Jouvet part aussi. Mais pour entamer une tournée en Amérique du Sud avec la bénédiction de Vichy : « C’était clairement une tournée officielle, explique l’historien Denis Rolland, puisqu’il acceptait de se montrer dans les ambassades et ailleurs pour promouvoir le gouvernement -pétainiste – de la France. »
Dans les music-halls parisiens, Charles Trenet, Edith Piaf, Tino Rossi se produisent. A Radio Paris, la radio du Maréchal, Maurice Chevalier et Fernandel viennent chanter : « On ne peut pas dire, commente notre confrère Alain Riou, que Fernandel se soit vautré dans la collaboration. Mais son exemple n’est pas ce qu’il y a de plus noble. » Chaque jour, le « comique » va déjeuner au cercle allemand et, à partir de 1941, enchaîne les tournages pour la Continental.
« Me comprendrait-on, déclare Jean-Paul Sartre, si je dis que l’Occupation est intolérable, et qu’en même temps, on s’en accommode très bien. » Le philosophe parle d’abord pour lui-même. La présence des Allemands ne l’empêchera ni de publier ses livres ni de faire jouer ses pièces. Idem pour Simone de Beauvoir, qui produira même pour Radio Paris une série consacrée au music-hall !
1942. Avec le gouvernement Laval, la politique de collaboration s’intensifie. Création de la Milice française. Chasse aux homosexuels. Port de l’étoile jaune obligatoire pour les juifs. L’acteur Michel Simon, fils d’un charcutier protestant de Genève, l’accroche à son veston en signe de solidarité. Tout le monde n’est pas capable d’un tel panache. Tino Rossi fréquente Le Claridge en compagnie de son ami gestapiste Etienne Léandri et exprime des opinions nettement anti-françaises : « Il était surtout d’une grande connerie ! », commente avec une belle franchise Pierre Barillet.
En cette période troublée, la tentation collaborationniste peut être aussi « horizontale » : il y a beaucoup de dames pour trouver l’uniforme allemand fort seyant et pour se presser aux soirées de l’ambassade allemande. Arletty, Mireille Balin, Suzy Delair, Viviane Romance seront de celles-là.
Février 1943 : l’armée allemande capitule à Stalingrad. Le vent tourne. Pour se faire oublier, Trenet part dans le sud et Maurice Chevalier s’exile à la campagne. A la Libération, c’est l’heure des comptes. Mireille Balin et son amant nazi, Birl Desbok, s’enfuient dans le sud de la France. Ils sont rattrapés par les FFI. L’officier de la Wehrmacht est exécuté. L’actrice est violée, puis incarcérée. Pour sa liaison avec Hans Soehring, Arletty est maintenue en résidence surveillée pendant dix-huit mois et ne pourra pas travailler pendant trois ans. Guitry est arrêté, puis libéré deux mois plus tard, faute de preuve. En octobre 1944, Tino Rossi sera arrêté à son tour, et libéré avec des excuses officielles. En 1953, il sera même fait chevalier de la Légion d’honneur. Pour avoir chanté à l’ambassade d’Allemagne, dix mois d’interdiction professionnelle pour Trenet. Aucune sanction en revanche pour Piaf, sous le coup, pourtant, des mêmes accusations. Fernandel et Maurice Chevalier ne seront pas plus inquiétés. Jouvet, quant à lui, reviendra à Paris en… héros de la Résistance, avec les félicitations du général de Gaulle !