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Home » GCM (Grand Corps Malade) -> En Vers Et Contre Tout

– pour tous les rappeurs et les slameurs sans peur –

Grand Corps Malade dans la lignée de Prévert!
Ici avec En Vers et Contre Tout et Je Viens de Là (avec paroles [with lyrics])


C’est le calvaire sévère du poète et de ses vers
En Vers Et Contre Tout, le poète s’évertue à trouver des vers
Sans tergivercer, il reste ouvert, été comme hiver
Tout l’inspire
Assis dans un verger verdatre, il observe l’air pervers d’un pivert picorant sans vergogne un vers de terre
il prend de la hauteur
Et en auteur vertueux et avertie, il convertit seul la véracité de cette scène
En vers… et contre tous
L’écriture est son univers, sa pervertion
Il versifie sans s’diversifier, regardant les mots de face, de travers
Les posants à l’endroit, à l’envers
Rimants en vers rapides, ou en vers lents
Vers l’an 2000, il doute, il se dit qu’il est en train de passer au travers
Ses parents l’avaient averti, ils ont une aversion pour ses vers
ça, il l’a découvert
Des fois même, il en perd ses vers
Malgrè un père sévère, il percévère, et décide de mettre fin au calvaire
Il se tourne vers une maison de disque, véritable pari vers un nouvel univers
Il fait confiance à la verve de son stylo, et attend de voir ce que ses propres vers dictent
Il s’avère qu’il obtint un rendez-vous le jour de son anniversaire
Il s’est bien couvert, car dehors il pleut à verse
Notre poète est sagitaire, aujourd’hui Dame Nature est verseau
Vers 7 heures, dans son blouson “vermillon” , il arrive devant ce grand immeuble de verre
Il appréhende
Il se sent tout petit, rabouggris, comme une verge effarouchée
L’hôtesse d’accueil lui dit qu’il est attendu au 6ème étage, bureau 666
Dans l’ascenceur il se dit qu’il va peut être enfin mettre fin à ce sale hiver
Il a la gorge sèche, la pression bloque ses glandes salivaires
Il arrive devant la bonne porte, pose sa main sur la poignée
C’est ouvert
A l’intérieur la moquette est verte, les rideaux sont verts, la table et les chaises sont vertes
Et lui il a l’vertige
Face à lui, un homme, notre poète sent que c’est une vermine
Il est habillé comme un ado mais doit avoir sa carte Vermeil , ça l’émerveille
Il a la peau verrolée et un oeil de verre
Il dit à notre poète qu’il a lu ses vers et qu’il pense qu’il a du talent, mais qu’il n’est pas encore assez mûre, peut être trop vert
Il l’invite à revenir vers l’hiver prochain, pour l’instant miser sur lui, serait perdre de l’argent
Quand il a fini de dévercer ses arguments renversants, notre poète se lève sans un mot pour sortir, et quitter cet univers sale
Il garde la tête haute, et l’ cou droit
Il s’est pris un revers
Et même si pour l’instant il rit jaune, en fait il est vert
Il est à deux doigts d’se faire pervertir, à casser quelques vertêbres à cette vermine
Mais finalement, il décide de ne pas ajouter un nouveau fait-divers glacé, par cet hiver, déjà rude
Ce soir
Il traquera sa tasse de verveine contre un verre de Vermouth
Avant d’enlever son pull-over et d’se remettre à ses vers
Sa façon à lui d’se mettre au vert
C’est vrai qu’il n’est pas vernis, son ascension n’est pas verticale
Mais il sait qu’un jour il trouvera la clef de ce verrou
Il pourra alors courir, même s’il ne sait pas encore vers où
Il a confiance en l’avenir, en sa plume, en son style, versatile
Il faut qu’il s’évertue, même sans revolver, il faut que ses vers tuent
Alors, pour lui, pour ses vers, pour son calvaire, sévère, ce soir je lève mon verre
Malgrès ces quelques heures noires
pour vu que ses vers durent
Et sur cette banlieue si décriée, “Je Viens De Là”

Lyrics to Je Viens De Là :
On peut pas vraiment dire qu’on choisit son lieu de naissance
Ce que vont découvrir petit à petit les cinq sens
Moi, un jour mes parents ont posé leurs valises, alors voilà
Ce sont ces trottoirs qu’ont vu mes premiers pas

Je viens de là où les mecs traînent en bande pour tromper l’ennui
Je viens de là où, en bas, ça joue au foot au milieu de la nuit
Je viens de là où on fait attention à la marque de ses textiles
Et même si on les achète au marché, on plaisante pas avec le style

Je viens de là où le langage est en permanente évolution
Verlan, rebeu, argot, gros processus de création
Chez nous, les chercheurs, les linguistes viennent prendre des rendez-vous
On n’a pas tout le temps le même dictionnaire mais on a plus de mots que vous

Je viens de là où les jeunes ont tous une maîtrise de vannes
Un D.E.A. de chambrettes, une répartie jamais en panne
Intelligence de la rue, de la démerde ou du quotidien
Appelle ça comme tu veux mais pour nous carotter, tiens-toi bien
On jure sur la tête de sa mère à l’âge de neuf ans
On a l’insulte facile mais un vocabulaire innovant

Je viens de là où, dans les premières soirées, ça danse déjà le break
Je viens de là où nos premiers rendez-vous se passent autour d’un grec
Je viens de là où on aime le rap, cette musique qui transpire
Qui sent le vrai, qui transmet, qui témoigne, qui respire
Je viens de là où y a du gros son et pas mal de rimes amères
Je viens de là où ça choque personne qu’un groupe s’appelle “Nique Ta Mère”

{Refrain, x2}
Je viens de là et je kiffe ça, malgré tout ce qu’on en pense
A chacun son territoire, à chacun sa France
Si j’ rends hommage à ces lieux, à chaque expiration
C’est qu’ c’est ici qu’ j’ai puisé toute mon inspiration

Je viens de là où, dès douze ans, la tentation t’ fait des appels
Du business illicite et des magouilles à la pelle
Je viens de là où il est trop facile de prendre la mauvaise route
Et pour choisir son chemin, faut écarter pas mal de doutes

Je viens de là où la violence est une voisine bien familière
Un mec qui saigne dans la cour d’école, c’est une image hebdomadaire
Je viens de là où trop souvent un paquet de sales gamins
Trouvent leur argent de poche en arrachant des sacs à main

Je viens de là où on devient sportif, artiste, chanteur
Mais aussi avocat, fonctionnaire ou cadre supérieur
Surtout te trompe pas, j’ai encore plein de métiers sur ma liste
Évite les idées toutes faites et les clichés de journalistes

Je viens de là où on échange, je viens de là où on s’ mélange
Moi, c’est l’absence de bruits et d’odeurs qui me dérange
Je viens de là où l’arc-en-ciel n’a pas six couleurs mais dix-huit
Je viens de là où la France est un pays cosmopolite

Je viens de là où, plus qu’ailleurs, il existe une vraie énergie
J’ ressens vraiment c’ truc-là, c’est pas d’ la démagogie
On n’a pas le monopole du mérite ni le monopole de l’envie
Mais de là où je viens c’est certain, c’est une bonne école de la vie

Je viens de là où on est un peu méfiant et trop souvent parano
On croit souvent qu’on nous aime pas mais c’est p’t-être pas complètement faux
Il faut voir à la télé comment on parle de là où je viens
Si jamais j’ connaissais pas, j’y emmènerais même pas mon chien !

{au Refrain, x2}

Je viens de là où comme partout, quand on dort, on fait des rêves
Je viens de là où des gens naissent, des gens s’aiment, des gens crèvent
Tu vois bien, de là où je viens, c’est comme tout endroit sur Terre
C’est juste une p’tite région qu’a un sacré caractère

Je viens de là où on est fier de raconter d’où l’on vient
J’ sais pas pourquoi mais c’est comme ça, on est tous un peu chauvin
J’aurais pu vivre autre chose ailleurs, c’est tant pis ou c’est tant mieux
C’est ici que j’ai grandi et que je me suis construit…
Je viens de la banlieue

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