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Home » To Israel’s Leaders: Don’t Defend me – Not Like This

Nina Menkes, the filmmaker, says “DEAR BIBI and HAMAS: DEFINITION OF INSANITY–KEEP DOING THE SAME THING AND EXPECT DIFFERENT RESULTS.”

Said Khatib/Agence France-Presse — Getty Images

Oliver Weiken/European Pressphoto Agency

Photo by Nir Kafri

Suhaib Salem/Reuters

A message to Israel’s leaders: Don’t defend me – not like this. [en Français ci-dessous: «Ne nous défendez pas – pas comme ça» ]
As she listens to the rockets mortar bombs raining in her yard, a resident of Kibbutz Kfar Aza asks the government to rethink its operation on the Gaza Strip – by Michal Vasser

Published 15:21 15.11.12  – Copyright Haaretz 2012
The first thing I want to say is: Please don’t defend me. Not like this.

I am sitting in my safe room in Kibbutz Kfar Aza and listening to the bombardment of the all-out war outside. I am no longer able to distinguish between “our” bombardments and “theirs.” The truth is that the kibbutz children do this better than I do, their “musical ear” having been developed since they were very young, and they are able to differentiate between an artillery shell and a missile fired from a helicopter and between a mortar bomb and a Qassam. Good for them.

Is this what “defending the home” looks like? I don’t understand – did all our leaders sleep through their history classes? Or maybe they studied the Mapai school curriculum or that of Education Minister Gideon Sa’ar (to my regret, the difference is not all that great) – and have wrongly interpreted the word “defense”? Does defending the well being of citizens mean a war of armageddon every few years? Hasn’t any politician ever heard of the expression “long-term planning?”

If you want to defend me – then please: Don’t send the Israel Defense Forces for us in order to “win.” Start thinking about the long term and not just about the next election. Try to negotiate until white smoke comes up through the chimney. Hold out a hand to Palestinian President Mahmoud Abbas. Stop with the “pinpoint assassinations” and look into the civilians’ eyes on the other side as well.

I know that most of the public will accuse me of being a “bleeding heart.” But I am the one who is sitting here now as mortar bombs fall in my yard, not Sa’ar, not Prime Minister Benjamin Netanyahu and not Labor MK Shelly Yacimovich or Yesh Atid party head Yair Lapid, either. I am the one who has chosen to raise her children here even though I had and still have other options.

It is possible to accuse me of a lack of Zionism, it is possible to accuse me of flabbiness and weak-mindedness but it is impossible to accuse me of hypocrisy. My children have served in combat units in addition to their contribution of “year of service” for the country, voluntarily. We live here and we love this country.

Our war is a war for the coloration of the state, not its borders. For its democratic nature and for human dignity in it. For sanity. So please stop killing civilians on the other side of the fence in order to defend me.

If you are interested in stopping the hostile actions from the other side – open your ears and start listening. If we are important to you – please stop defending us by means of missiles, “pinpoints” and “aeronautical components.” Instead of Operation Pillar of Defense embark on Operation Hope for the Future. This is more complicated, you need more patience and it is less popular – but it is the only way out.

——

En Français:
«Ne nous défendez pas – pas comme ça» par Mihal Vasser

Mihal Vasser est enseignante et vit au kibboutz Kfar-Aza, qui est situé entre Nétivot et Sdérot, à trois kilomètres de Gaza.

La première chose que je veux dire est ceci: ne me défendez pas, s’il vous plaît. Pas de cette manière.

Je suis dans ma «chambre sûre» [la pièce unique prévue, dans tous les foyers israéliens, pour se réfugier en cas d’attaque], au kibboutz Kfar-Aza, et j’écoute les bombardements de la guerre généralisée qui se déroule à l’extérieur. Je ne sais plus distinguer «nos» bombardements de «leurs» bombardements. A vrai dire, les enfants du kibboutz font cela mieux que moi; leur «oreille musicale» s’est développée dès le plus jeune âge, et ils savent distinguer un obus d’artillerie d’un missile tiré depuis un hélicoptère, et un obus de mortier d’un Qassam. Qu’ils soient bénis.

C’est à cela que ressemble la «défense du foyer»? Je ne comprends pas: est-ce que tous nos dirigeants dormaient durant leurs cours d’histoire? Ou peut-être ont-ils étudié selon le programme du Mapaï [le parti travailliste, au pouvoir en Israël entre 1949 et 1977] ou celui de [l’actuel ministre de l’éducation] Guideon Saar (je suis désolée de dire que la différence entre les deux n’est pas si grande), et ont-ils mal compris le mot «défense»? Est-ce que défendre la sécurité des citoyens, cela signifie mener une guerre totale toutes les quelques années? Est-ce qu’aucun homme politique n’a entendu l’expression «planification à long terme»?

Si vous voulez me défendre, alors, s’il vous plaît, n’envoyez pas Tsahal avec pour mission de «gagner». Commencez à penser sur le long terme, et pas seulement dans la perspective des prochaines élections. Essayez de négocier jusqu’à ce qu’une fumée blanche sorte de la cheminée. Tendez la main à Mahmoud Abbas. Cessez les «exécutions ciblées», et regardez aussi les civils d’en face droit dans les yeux.

Je sais que la majorité du public m’accusera d’être «une belle âme». Mais c’est moi qui suis ici, au moment où les obus de mortier tombent dans mon jardin, et pas Saar ni le premier ministre Binyamin Netanyahou – et pas non plus [la dirigeante travailliste] Shelly Yacimovich ni [le dirigeant du parti centriste Yesh Atid] Yaïr Lapid. C’est moi qui ai choisi d’élever mes enfants ici, bien que j’aie eu et que j’aie encore d’autre options.

On peut m’accuser de manquer de sionisme, on peut m’accuser de mollesse et de faiblesse de caractère, mais il est impossible de m’accuser de pratiquer un double langage. Mes enfants ont servi dans des unités combattantes, en plus de l’«année de service» qu’ils ont effectuée, à titre bénévole, pour le pays. Nous vivons ici, et nous aimons ce pays.

Notre combat à nous est un combat pour la forme que revêt l’Etat, pas pour ses frontières. Pour sa nature démocratique, et pour la dignité humaine en son sein. Pour la raison. Alors, cessez de tuer des civils de l’autre côté de la frontière afin de protéger ma vie.

Si vous voulez mettre un terme aux actions hostiles qui proviennent de l’autre côté, ouvrez vos oreilles et commencez à écouter. Si vous vous souciez de nous, cessez de nous défendre par des missiles, des actions «ciblées» et des «vols dissuasifs». Au lieu de l’opération Pilier de Défense, lancez-vous dans une opération Espoir pour l’Avenir. C’est plus compliqué, il faut pour cela de la patience, et c’est moins populaire. Mais c’est la seule issue possible.

Traduction: Meïr W. de l’original en hébreu:

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